Au cœur de la question de lisibilité discursive, le choix des noms propres exotiques dans les récits lecléziens est loin d’être le fruit du hasard. Ainsi, l’effet d’éloignement et de distanciation, l’hymne au voyage, l’incitation au rêve et à l’imaginaire s’associent à l’aspect mystérieux de l’écriture leclézienne pour renforcer le sens de ses récits et appeler les lecteurs à se livrer à un jeu intellectuel de décodage dont ils deviennent complices. Marque de l’ouverture d’esprit et du cosmopolitisme de l’écrivain, ce procédé est pourtant susceptible de limiter la réception du lecteur. En effet, chaque nomination interpelle des compétences linguistiques et culturelles du lecteur et l’invite ainsi à participer activement dans la production du sens. L’écart qui existe entre le lecteur virtuel et le lecteur empirique serait donc prévu et même délibérément causé par l’auteur pour maximaliser la littérarité de son œuvre. Dans cette perspective, nous proposons d’étudier les nouvelles peu parcourues par la critique du recueil Histoire du pied et autres fantaisies, afin d’examiner les effets que l’emploi des noms propres exotiques exercent sur la réception de l’œuvre.

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