Le plaisir de la lecture de toute œuvre littéraire est dû en partie à la satisfaction de certaines pulsions inconscientes du lecteur. De ce point de vue, les structures fantasmatiques du texte se trouvent intimement liées à la thématique présentée et à l’élément de personnage. Celui-ci nous sert alors de prétexte pour vivre des situations fantasmatiques. C’est pourquoi Vincent Jouve parle de l’effet-prétexte en se penchant sur ce mode de réception du personnage. Face à cet effet, le lecteur, désormais appelé lu, guette toute levée des inhibitions pour se défouler et combler ses désirs proscrits. Dans cette perspective, nous pensons que le thème de la violence représente un fort potentiel pour procurer au lecteur la jouissance esthétique en déclenchant des plaisirs plus profonds. La présence considérable de ce thème dans Le Procès-verbal de Le Clézio, nous invite à l’étudier de plus près dans ses rapports aux plaisirs intellectuels et psychiques. Pour ce faire, nous essaierons de connaître en premier lieu, les différentes manifestations de la violence dans le roman étudié. A cet égard, l’agression, le viol, la violence langagière, la haine de la société, la transgression de l’ordre établi et la pensée de la guerre attirent particulièrement notre attention. Nous nous interrogerons également, sur la nature des pulsions libérées par la lecture en nous référant essentiellement aux trois types de libido présentés par Jouve. La violence de l’écriture nous intéresse au même titre que l’écriture de la violence. Ainsi, nous tenterons d’examiner le rôle des particularités structurelles de l’œuvre, aussi bien que celui des procédés et des techniques utilisés par l’auteur pour faire participer le lecteur à la négativité et le soulager ainsi de ses tensions internes.

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