chaque oeuvre littéraire peut être considérée comme une collection de mots et de concepts dont on peut supposer que les choix portent, chacun, la marque d’un projet de l\\\'auteur. Dans L\\\'Assommoir de Zola (1877) le concept, le mot, le champ associatif et la métaphore filée de « l\\\'assommoir », comme le nom (l’enseigne) du débit d\\\'alcools mortifères, va désigner tout ce qui « assomme » les personnages du roman. Le mot est à la fois enseigne, signe, indice et symbole dans le roman. « La mauvaise société, disait [Gervaise], c\\\'était comme un coup d\\\'assommoir1 ». Zola choisit ce terme non seulement pour le titre du roman (place privilégiée), mais il le répète plus de quarante fois sous les différentes formes du nom, du verbe et de l\\\'adjectif. La fréquence élevée de ce concept et de ce terme-pivot dans l’oeuvre, les sens associés qu’il véhicule en français (idées de violence, d’abattement, de coup frappé, d’abrutissement, d’accablement, de mise en sommeil, d’anesthésie) est certainement, comme toute « insistance » dans le lexique d’un roman, révélatrice d\\\'un message latent pour le lecteur.

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